En vélo de Paris à la Normandie
J'ai fait cette randonnée avec l'idée de me tester et voir mes capacités à faire la Levallois-Cabourg une rando de 223 km, très connue, avec plus de 2500 participants en Septembre prochain ... j'aimerais bien m'y inscrire.
Mon itinéraire part de ma maison de Bures-sur-Yvette au sud de Paris jusqu'à Douvres-la-Délivrande au nord de Caen où je retrouve un toit, enfants et petits-enfants.
Tracé sur Bikemap (voir en fin d'article), il fait 244 km, je suis resté prudent et je l'ai découpé en deux morceaux:
- Bures - Bernay 148 km
- Bernay - Douvres 100 km
La météo s'annonce pas mal, un peu chaude, je réserve l'hôtel, le feu est au vert je peux partir !
Je pars léger, le minimum, je serai à l'hôtel ce soir. Il me faut tout de même la sacoche arrière (Radical Design) de 10 litres et une sacoche banane de 3 ou 4 litres accrochée sur le dessus, environ 4 à 5 kg l'ensemble.
Je prends cette fois-ci mon second vélo, le Cougar, plus léger, et surtout plus rapide.
6h du matin je suis sur la route, il fait jour, mais je n'ai pas lésiné sur les éclairages, un feu rouge arrière clignotant très puissant et un clignotant blanc devant, je ne suis jamais très rassuré sur les routes, je ne fais aucune confiance aux automobilistes endormis, ou au téléphone, ou qui sont en retard ...
La météo est annoncée comme chaude, 20° déjà de bon matin, j'ai mis ma veste par habitude et j'ai chaud ! Le soleil ne tarde pas à se lever.
Dans un petit hameau, une fouine sous une voiture me regarde passer, elle est suivie par quelques pies qui jacassent tant et plus.
Je croise un camion poubelle, les éboueux m'acclament à mon passage, cela fait plaisir, eux qui font un sale boulot, au sens propre comme au figuré, merci à eux.
Traversée de la forêt de Rambouillet, ce n'est pas si souvent que je passe ici à une heure aussi matinale !
Je pense à la Levallois-Cabourg ... il faut retirer son dossard à partir de 6h, je suppose qu'il est difficile de partir avant 6h30 ... en Septembre il fait encore nuit à cette heure là ...
J'ai l'impression de me traîner durant ces premiers kilomètres, je manque d'énergie, pourtant je me sens bien réveillé et relativement en forme, peut-être qu'une impression, qui d'ailleurs se dissipe petit à petit ... jusqu'à une crampe ! mince alors, je doit m'arrêter, faire des étirements, boire ....
Après un petit café à Condé-sur-Vesgre, je retrouve les petites routes de campagne, le calme, les alouettes ...
Ce ne sera pas la même chose si je fais la Levallois-Cabourg je serai au milieu de groupes de cyclistes, des centaines devant, des centaines derrière, je ne sais pas du tout rouler dans un peloton ...
La crampe se manifeste une nouvelle fois dans la matinée, je perds du temps ...
J'espère que le Bon Dieu me pardonnera d'avoir appuyé mon vélo sur son calvaire.
Un chevreuil passe à 50 m de là sur le chemin sans me voir et s'enfonce dans le champs de blé, un peu plus il était sur la photo.
J'ai prévu de déjeuner à Damville, à peu près 100 km, il y a quelques bistros et restaurants, après je crains de ne rien trouver, et puis il faut que je refasse le plein d'énergie. Il est midi, j'ai 1/2 h de retard au moins sur ma prévision, et sur la Levallois-Cabourg, il me restera encore 123 km à faire dans l'après-midi, je commence à douter de mes performances ... je me gare sous la halle, à l'ombre.
Je rentre à la brasserie Bar de l'avenir, typique de province, une patronne sympathique, qui s'occupe de chaque client, un service rapide, les gens se connaissent, un bébé adorable passe de bras en bras ....
C'est vendredi le jour du poisson, je mange un filet de cabillaud et du riz, un excellent fromage blanc, un café, je me suis régalé, et je repars avec une gourde d'eau fraîche, tout ça pour 12€50 !
Je suis requinqué, plus que 50 km, c'est pas grand chose, mais il fait chaud ... je rate l'embranchement pour les petites routes de campagne, tant pis ce sera la grande route, toute droite, vent de face bien sûr, qui parfois est gênant.
Il fait vraiment chaud, le soleil tape dur, je remets une deuxième couche de crème solaire, ce n'est pas très agréable, mais indispensable.
De plus un petit bobo ressurgit, un fourmillement sur le haut du pied gauche, petit problème que je connais bien, je dois me coincer un nerf au niveau des lombaires. Il me suffit de faire une pause, et cela passe ... mais cette après-midi ce problème est gênant, je dois m'arrêter souvent.
J'entre petit à petit dans la Normandie, et dans cette région, on peut encore admirer de belles réalisations en torchis, ce mur est particulièrement bien fait, sur une base en pierre de silex, petit muret de briques, le torchis et sa protection. Malheureusement ce savoir-faire s'est perdu, la facilité du parpaing l'a remplacé.
Dans une côte, une moto me double à 150 km/h, un éclair qui m'effraye, moi qui roule peinard à 25 km/h, pourquoi donc les motards se foutent du code de la route et mettent en danger leurs vies et celles des autres ?. Il me revient en mémoire un reportage télévisé, il y a quelques jours, un cycliste bras cassé, trauma crânien, dans un piteux état, un motard l'a poussé volontairement sous le prétexte qu'il serait passé au feu rouge. J'ai assisté une fois à une scène incroyable, un motard donnant un coup de boule avec son casque à un automobiliste ... Ils ont le sentiment d'impunité, probablement justifié, et leur comportement a dérapé depuis longtemps. On disait "les routiers sont sympas", que dire des motards ? je m'abstiens pour la réponse.
Beaumesnil, je dois encore une fois m'arrêter, je fatigue, il fait très chaud, 31° à l'ombre, mes gourdes sont presque vides.
Un superbe château, bien pompeux, bien comme on l'imagine.
Et enfin Bernay ... 148 km au compteur, 16h15, bien content d'être arrivé, je suis fatigué, pas terrible comme performance ! Dans la Levallois-Cabourg, il me resterait encore 75 km, soit entre 3 et 4 heures de route ! Ca ne le fait pas, je suis déçu, pas encore prêt ou pas capable ? Il me reste encore 2 mois pour me tester et m'entraîner, je verrai bien ...
Je m'installe à l'hôtel et l'hôtesse me fait garer le vélo dans le salon pour qu'il soit à l'abri. J'ai une petite chambre sympa au 3 ème avec ascenseur ... indispensable pour mes jambes (!).
En cette fin d'après-midi, je reste vigilant sur ma nutrition, je prends une barre de protéine et je bois régulièrement pour me réhydrater, indispensable si je veux repartir demain sans trop de fatigue.
Je découvre Bernay, très belle ville ancienne avec de nombreuses maisons à colombage, une très belle église et une abbatiale grandiose. Ce soir il y a un festival de musique rock "normand", gratuit, très bonne ambiance et bonne musique, à un détail près, beaucoup trop de décibels, ce qui gâche la fête et m'oblige à rentrer à l'hôtel ... que je retrouve fermé ! j'ai laissé le code dans la chambre ... je ne suis pas fier ... comment faire ? Pour une fois j'ai mon smartphone dans la poche, je tente ma chance ... ouf quelqu'un décroche et me donne le code !
J'enfourche mon vélo, le physique est un peu mou pour sortir de la ville et remonter sur le plateau, je m'attendais au pire après la journée d'hier. Certes je ne fais pas des merveilles, mais je ne roule pas si mal ce matin.
Un paysage typique de la Normandie, bien que les vaches normandes aient quasiment disparu ...
Je retrouve le circuit du futur Levallois-Cabourg que je vais suivre quelques kilomètres. Ce sont des petites routes de campagnes sympathiques, étroites, et peu entretenues, la végétation déborde allègrement sur la route. Quand je pense que 2600 cyclistes vont passer ici en l'espace de 2 à 3 heures, même se doubler les uns les autres sera difficile.
J'aborde une grande descente, qui descend, descend ... sur Breuil-en-Auge. Aie ! mais c'est qu'il va falloir remonter tout cela !
En général je préfère les côtes parce que je sais qu'il y a une descente après, alors que quand je descends, c'est une côte qui m'attend, j'aime moins ....
Et la côte ne tarde pas, bien gratinée, bien raide, directe de bas en haut, sans repos ... je ne faiblis pas ! mais je m'accorde tout de même une pause au sommet pour boire un coup et reprendre mon souffle.
Il y a une belle maison juste là, les propriétaires s'activent dans le jardin, nous entamons la conversation ... la retraite, la santé, la politique, le vélo ...
Un peu plus loin je quitte l'itinéraire de la Levallois-Cabourg, je retrouve une belle route et la grande descente, je file, mais avec mes bagages et de petites rafales de vents, je dois freiner ... et me contenter de 53 km/h maximum.
La route est belle et parfois aménagée avec un espace pour les vélos, mais pourquoi donc toutes les routes de France ne sont-elles pas ainsi ?
Ca va vite ... c'est roulant ... le vent passe par dessus les arbres. Je fais mes courses à Dozulé, et c'est le casse tête pour caser ce que je viens d'acheter, méthode compression maximum et miracle je réussis à refermer mes bagages !
Je retrouve la campagne et ses petites routes,
Une dernière côte à Bavent et j'arrive à Pégasus Bridge, libéré par les Anglais en 1944. A cet instant, le pont se lève, la circulation est arrêtée pendant vingt minutes, pour laisser passer un bateau ... mais quel bateau ? le petit bateau de plaisance ? oui, un tout petit bateau ...
Je m'installe pour casser la croûte sur un banc à l'ombre, mais avec le vent il y fait presque froid, et au soleil il fait trop chaud ! On n'est jamais content !
Je mange une salade de pâtes, avec de la salade, du fromage, des tomates, jambon ... c'est parfait, l'idéal pour moi, et en plus elle est bonne !
Mais c'est que je suis presque arrivé ... j'ai bien roulé ce matin, pas de bobo comme hier, j'ai plus la forme maintenant qu'en partant ce matin.
Je traîne en ce début d'après-midi, surtout que c'est la plus belle partie de l'itinéraire, qui commence sur la piste cyclable de Ouistreham.
La mer n'est pas loin, des bateaux de pêche sont à quai,
Un ferry est à l'accostage,
Un groupe de cyclistes s'apprête à partir(ou revenir) pour l'Angleterre,
Quand le soleil est là, la grande plage de Ouistreham n'a rien à envier aux plages de la côte d'Azur !
Ce sont aussi les plages du débarquement de Juin 1944, ici un mémorial pour les soldats anglais. Cela me fait toujours quelque chose, ils avaient 20 ans, ils sont venus mourrir sur une plage pour nous libérer de la barbarie nazie.
Les Français ont-ils déjà perdu la mémoire de cette tragédie ? à voir pour qui ils votent, pour quelles idées, je suis inquiet. Wiston Churchill a dit "un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre".
Je termine ma randonnée à Douvres-la-Délivrande avec 100 km aujourd'hui, je ne suis même pas fatigué, même pas mal aux jambes, je suis embauché pour un marché nocturne jusqu'à minuit ...
Contrairement à hier, je suis plutôt content de ma journée, et je reprends espoir pour la Levallois-Cabourg.
A St Lazare, je prends un ticket pour Versailles et saute dans le premier train en partance, c'est dimanche, il y a de la place.
Il ne me reste plus qu'à parcourir 15 km vallonnés ... un orage passe à coté, le second en plein dedans, je finis bien bien trempé ... c'est la deuxième fois en deux semaines que je suis douché par un orage, la prochaine fois je pars en combinaison néoprène avec masque et tuba ...
Le parcours sur Bikemap
Mon itinéraire part de ma maison de Bures-sur-Yvette au sud de Paris jusqu'à Douvres-la-Délivrande au nord de Caen où je retrouve un toit, enfants et petits-enfants.
Tracé sur Bikemap (voir en fin d'article), il fait 244 km, je suis resté prudent et je l'ai découpé en deux morceaux:
- Bures - Bernay 148 km
- Bernay - Douvres 100 km
La météo s'annonce pas mal, un peu chaude, je réserve l'hôtel, le feu est au vert je peux partir !
1 ère Etape : De Bures-sur-Yvette à Bernay 148 km
Je pars léger, le minimum, je serai à l'hôtel ce soir. Il me faut tout de même la sacoche arrière (Radical Design) de 10 litres et une sacoche banane de 3 ou 4 litres accrochée sur le dessus, environ 4 à 5 kg l'ensemble.
Je prends cette fois-ci mon second vélo, le Cougar, plus léger, et surtout plus rapide.
6h du matin je suis sur la route, il fait jour, mais je n'ai pas lésiné sur les éclairages, un feu rouge arrière clignotant très puissant et un clignotant blanc devant, je ne suis jamais très rassuré sur les routes, je ne fais aucune confiance aux automobilistes endormis, ou au téléphone, ou qui sont en retard ...
La météo est annoncée comme chaude, 20° déjà de bon matin, j'ai mis ma veste par habitude et j'ai chaud ! Le soleil ne tarde pas à se lever.
Dans un petit hameau, une fouine sous une voiture me regarde passer, elle est suivie par quelques pies qui jacassent tant et plus.
Je croise un camion poubelle, les éboueux m'acclament à mon passage, cela fait plaisir, eux qui font un sale boulot, au sens propre comme au figuré, merci à eux.
Traversée de la forêt de Rambouillet, ce n'est pas si souvent que je passe ici à une heure aussi matinale !
Je pense à la Levallois-Cabourg ... il faut retirer son dossard à partir de 6h, je suppose qu'il est difficile de partir avant 6h30 ... en Septembre il fait encore nuit à cette heure là ...
J'ai l'impression de me traîner durant ces premiers kilomètres, je manque d'énergie, pourtant je me sens bien réveillé et relativement en forme, peut-être qu'une impression, qui d'ailleurs se dissipe petit à petit ... jusqu'à une crampe ! mince alors, je doit m'arrêter, faire des étirements, boire ....
Après un petit café à Condé-sur-Vesgre, je retrouve les petites routes de campagne, le calme, les alouettes ...
Ce ne sera pas la même chose si je fais la Levallois-Cabourg je serai au milieu de groupes de cyclistes, des centaines devant, des centaines derrière, je ne sais pas du tout rouler dans un peloton ...
La crampe se manifeste une nouvelle fois dans la matinée, je perds du temps ...
J'espère que le Bon Dieu me pardonnera d'avoir appuyé mon vélo sur son calvaire.
Un chevreuil passe à 50 m de là sur le chemin sans me voir et s'enfonce dans le champs de blé, un peu plus il était sur la photo.
J'ai prévu de déjeuner à Damville, à peu près 100 km, il y a quelques bistros et restaurants, après je crains de ne rien trouver, et puis il faut que je refasse le plein d'énergie. Il est midi, j'ai 1/2 h de retard au moins sur ma prévision, et sur la Levallois-Cabourg, il me restera encore 123 km à faire dans l'après-midi, je commence à douter de mes performances ... je me gare sous la halle, à l'ombre.
Je rentre à la brasserie Bar de l'avenir, typique de province, une patronne sympathique, qui s'occupe de chaque client, un service rapide, les gens se connaissent, un bébé adorable passe de bras en bras ....
C'est vendredi le jour du poisson, je mange un filet de cabillaud et du riz, un excellent fromage blanc, un café, je me suis régalé, et je repars avec une gourde d'eau fraîche, tout ça pour 12€50 !
Je suis requinqué, plus que 50 km, c'est pas grand chose, mais il fait chaud ... je rate l'embranchement pour les petites routes de campagne, tant pis ce sera la grande route, toute droite, vent de face bien sûr, qui parfois est gênant.
Il fait vraiment chaud, le soleil tape dur, je remets une deuxième couche de crème solaire, ce n'est pas très agréable, mais indispensable.
De plus un petit bobo ressurgit, un fourmillement sur le haut du pied gauche, petit problème que je connais bien, je dois me coincer un nerf au niveau des lombaires. Il me suffit de faire une pause, et cela passe ... mais cette après-midi ce problème est gênant, je dois m'arrêter souvent.
J'entre petit à petit dans la Normandie, et dans cette région, on peut encore admirer de belles réalisations en torchis, ce mur est particulièrement bien fait, sur une base en pierre de silex, petit muret de briques, le torchis et sa protection. Malheureusement ce savoir-faire s'est perdu, la facilité du parpaing l'a remplacé.
Dans une côte, une moto me double à 150 km/h, un éclair qui m'effraye, moi qui roule peinard à 25 km/h, pourquoi donc les motards se foutent du code de la route et mettent en danger leurs vies et celles des autres ?. Il me revient en mémoire un reportage télévisé, il y a quelques jours, un cycliste bras cassé, trauma crânien, dans un piteux état, un motard l'a poussé volontairement sous le prétexte qu'il serait passé au feu rouge. J'ai assisté une fois à une scène incroyable, un motard donnant un coup de boule avec son casque à un automobiliste ... Ils ont le sentiment d'impunité, probablement justifié, et leur comportement a dérapé depuis longtemps. On disait "les routiers sont sympas", que dire des motards ? je m'abstiens pour la réponse.
Beaumesnil, je dois encore une fois m'arrêter, je fatigue, il fait très chaud, 31° à l'ombre, mes gourdes sont presque vides.
Un superbe château, bien pompeux, bien comme on l'imagine.
Et enfin Bernay ... 148 km au compteur, 16h15, bien content d'être arrivé, je suis fatigué, pas terrible comme performance ! Dans la Levallois-Cabourg, il me resterait encore 75 km, soit entre 3 et 4 heures de route ! Ca ne le fait pas, je suis déçu, pas encore prêt ou pas capable ? Il me reste encore 2 mois pour me tester et m'entraîner, je verrai bien ...
Je m'installe à l'hôtel et l'hôtesse me fait garer le vélo dans le salon pour qu'il soit à l'abri. J'ai une petite chambre sympa au 3 ème avec ascenseur ... indispensable pour mes jambes (!).
En cette fin d'après-midi, je reste vigilant sur ma nutrition, je prends une barre de protéine et je bois régulièrement pour me réhydrater, indispensable si je veux repartir demain sans trop de fatigue.
Je découvre Bernay, très belle ville ancienne avec de nombreuses maisons à colombage, une très belle église et une abbatiale grandiose. Ce soir il y a un festival de musique rock "normand", gratuit, très bonne ambiance et bonne musique, à un détail près, beaucoup trop de décibels, ce qui gâche la fête et m'oblige à rentrer à l'hôtel ... que je retrouve fermé ! j'ai laissé le code dans la chambre ... je ne suis pas fier ... comment faire ? Pour une fois j'ai mon smartphone dans la poche, je tente ma chance ... ouf quelqu'un décroche et me donne le code !
2 ème Etape : De Bernay à Douvres-la-Délivrande 100 km
Le petit-déjeuner n'est qu'à 8h le samedi, j'ai le temps pour ranger mes affaires, surtout que je n'ai pas grand chose, cela me change du camping !J'enfourche mon vélo, le physique est un peu mou pour sortir de la ville et remonter sur le plateau, je m'attendais au pire après la journée d'hier. Certes je ne fais pas des merveilles, mais je ne roule pas si mal ce matin.
Un paysage typique de la Normandie, bien que les vaches normandes aient quasiment disparu ...
Je retrouve le circuit du futur Levallois-Cabourg que je vais suivre quelques kilomètres. Ce sont des petites routes de campagnes sympathiques, étroites, et peu entretenues, la végétation déborde allègrement sur la route. Quand je pense que 2600 cyclistes vont passer ici en l'espace de 2 à 3 heures, même se doubler les uns les autres sera difficile.
J'aborde une grande descente, qui descend, descend ... sur Breuil-en-Auge. Aie ! mais c'est qu'il va falloir remonter tout cela !
En général je préfère les côtes parce que je sais qu'il y a une descente après, alors que quand je descends, c'est une côte qui m'attend, j'aime moins ....
Et la côte ne tarde pas, bien gratinée, bien raide, directe de bas en haut, sans repos ... je ne faiblis pas ! mais je m'accorde tout de même une pause au sommet pour boire un coup et reprendre mon souffle.
Il y a une belle maison juste là, les propriétaires s'activent dans le jardin, nous entamons la conversation ... la retraite, la santé, la politique, le vélo ...
Un peu plus loin je quitte l'itinéraire de la Levallois-Cabourg, je retrouve une belle route et la grande descente, je file, mais avec mes bagages et de petites rafales de vents, je dois freiner ... et me contenter de 53 km/h maximum.
La route est belle et parfois aménagée avec un espace pour les vélos, mais pourquoi donc toutes les routes de France ne sont-elles pas ainsi ?
Ca va vite ... c'est roulant ... le vent passe par dessus les arbres. Je fais mes courses à Dozulé, et c'est le casse tête pour caser ce que je viens d'acheter, méthode compression maximum et miracle je réussis à refermer mes bagages !
Je retrouve la campagne et ses petites routes,
Une dernière côte à Bavent et j'arrive à Pégasus Bridge, libéré par les Anglais en 1944. A cet instant, le pont se lève, la circulation est arrêtée pendant vingt minutes, pour laisser passer un bateau ... mais quel bateau ? le petit bateau de plaisance ? oui, un tout petit bateau ...
Je m'installe pour casser la croûte sur un banc à l'ombre, mais avec le vent il y fait presque froid, et au soleil il fait trop chaud ! On n'est jamais content !
Je mange une salade de pâtes, avec de la salade, du fromage, des tomates, jambon ... c'est parfait, l'idéal pour moi, et en plus elle est bonne !
Mais c'est que je suis presque arrivé ... j'ai bien roulé ce matin, pas de bobo comme hier, j'ai plus la forme maintenant qu'en partant ce matin.
Je traîne en ce début d'après-midi, surtout que c'est la plus belle partie de l'itinéraire, qui commence sur la piste cyclable de Ouistreham.
La mer n'est pas loin, des bateaux de pêche sont à quai,
Un ferry est à l'accostage,
Un groupe de cyclistes s'apprête à partir(ou revenir) pour l'Angleterre,
Quand le soleil est là, la grande plage de Ouistreham n'a rien à envier aux plages de la côte d'Azur !
Ce sont aussi les plages du débarquement de Juin 1944, ici un mémorial pour les soldats anglais. Cela me fait toujours quelque chose, ils avaient 20 ans, ils sont venus mourrir sur une plage pour nous libérer de la barbarie nazie.
Les Français ont-ils déjà perdu la mémoire de cette tragédie ? à voir pour qui ils votent, pour quelles idées, je suis inquiet. Wiston Churchill a dit "un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre".
Je termine ma randonnée à Douvres-la-Délivrande avec 100 km aujourd'hui, je ne suis même pas fatigué, même pas mal aux jambes, je suis embauché pour un marché nocturne jusqu'à minuit ...
Contrairement à hier, je suis plutôt content de ma journée, et je reprends espoir pour la Levallois-Cabourg.
3 ème Etape : Retour à Bures-sur-Yvette
C'est presque simple, je prends le train à la gare de Caen, un Intercités. Le transport des vélos est gratuit, il y a un espace prévu dans le wagon, mais il faut accrocher son vélo, il n'y a pas l'espace pour le laisser à plat, le système est bien fait, et coup de chance, mon Cougar y rentre pile poil !A St Lazare, je prends un ticket pour Versailles et saute dans le premier train en partance, c'est dimanche, il y a de la place.
Il ne me reste plus qu'à parcourir 15 km vallonnés ... un orage passe à coté, le second en plein dedans, je finis bien bien trempé ... c'est la deuxième fois en deux semaines que je suis douché par un orage, la prochaine fois je pars en combinaison néoprène avec masque et tuba ...
Le parcours sur Bikemap
Read it with pleasure, thank you
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