De Paris à Narbonne première partie
Je désirais en faire plus que l'année dernière, mon Paris - La Rochelle m'était apparu presque ridicule à coté de randonnées cyclistes autrement plus longues, alors je me devais de doubler au moins la distance, et le Sud reste une destination privilégiée, surtout pour un cycliste, il y pleut nettement moins qu'ailleurs !
En surfant sur internet, je suis tombé sur la Via-Rhona, du Lac Léman à la Méditerranée ... je pourrai prendre le train jusqu’à Genève ... mais pourquoi partir de Genève ? autant partir de la maison ! Un projet de plus de 1100 km en poussant jusqu’à Narbonne, une traversée de la France en quelque sorte.
Après avoir bien étudié mon circuit, je l'ai découpé en 11 étapes, avec 2 jours de repos minimum.
J'ai bien l'intention d'utiliser au maximum les pistes cyclables, j'ai donc prévu de descendre par la "Loire à Vélo", ensuite les voies cyclables de Bourgogne, et à partir de Lyon la "Via-Rhôna".
J'ai découpé en 2 parties le récit:
1 : de Paris à Mâcon, étapes 1 à 5, ci dessous
2 : de Mâcon à Narbonne, étapes 6 à 11
Stress
La nuit est difficile, j'avoue que je stresse un peu, n'ai-je pas surestimé mes capacités ? et de plus un mal de gorge depuis deux jours me fait douter. Sans compter que je suis contrarié par la panne de mon ordinateur quelques jours plus tôt, heureusement j'avais déjà téléchargé mes traces Gps sur le smartphone.
1 heure du matin, je m'imagine perdu dans un camping au fin fond de la campagne, 40 de fièvre avec une belle angine, je décide de remettre à plus tard mon départ .... 4 h du matin j'ai déjà oublié et je ressasse dans ma tête la préparation du départ .... 5h debout, 6h30 sur le vélo, je pars !
L'étape du jour est un peu longue, mais je préfère ainsi et atteindre au plus tôt les rives de la Loire.
J'ai un peu de dénivelé dans ce début d'étape mais ce n'est pas bien méchant.
L'air est très frais ce matin, 9 ou 10°c et j'ai froid aux mains, je dois les mettre à l'abri à tour de rôle.
Je connais la route, je l'ai déjà faite en partie pour mon Paris-Nantes, pas besoin de GPS.
Dans la Beauce, il y a de belles croix en fer forgé, je n'avais pas vu celle-ci la dernière fois.
Relax
J'aime bien rouler dans la Beauce, le paysage s'étire jusqu’à l'horizon, la route disparaît au loin, les châteaux d'eau sont miniatures, les routes sont tranquilles.
Il fait bon rouler, je me sens bien, la tension du départ est retombée, je ne doute pas une seconde que j'irai jusqu'au bout aussi facilement que ces premiers kilomètres.
Roulez jeunesse
Après Pithiviers, reste 50 km ... de ligne droite ! Moi qui aime bien rouler, je suis servi.
Des kilomètres de bitume, d'asphalte, de goudron ...
Enfin le camping de St Per-sur-Loire après 133 km. J'ai une belle place avec vue sur la Loire. La douche est presque froide, pour une fois j'aurais aimé l'avoir chaude, aujourd'hui la température a été plutôt fraîche.
Après avoir traversé la Loire, le château de Sully-sur-Loire.
Ambiance calme, il n'est que 8h30 ...
Le physique est un peu mou après la longue étape d'hier, et mon mal de gorge ne s'est pas calmé et m'a gêné cette nuit, je ne suis pas très rassuré.
Ce truc là
L'étape du jour commence par une belle piste cyclable sur les digues de la Loire avec de beaux paysages de part et d'autre.
A Gien je prends un café - jus d'orange, agrémenté d'un croissant aux abricots du genre "étouffe chrétien", de quoi me caler l'estomac pour quelques kilomètres ! Un passant m'aborde "ça ne doit pas être facile de faire de ce truc là ?".
La Loire-à-vélo est très bien balisée, à par quelques exceptions par endroit, elle est très facile à suivre.
Après un passage bucolique, je prends la route comme je l'avais prévu sur ma trace pour m'avancer de quelques kilomètres..
Après un peu de route je retrouve les pistes grand luxe des bords de Loire !
Très belle journée, un léger vent d'est de face, un soleil radieux, et la température monte peu à peu ...
Passer le pont
J'arrive à Fourchambault, je suis des panneaux qui me font traverser le pont, en travaux, à pieds ... pour m'apercevoir de l'autre coté qu'il ne fallait pas traverser !
Je rencontre là un autre cycliste, lui fait des étapes plus modestes de 30 à 40 km ... j'ai l'impression d'être superman à coté avec mes 100 km journaliers.
Une famille à vélo également, 10 jours qu'ils sont sur les routes avec un petit dans une remorque et un jeune ado sur son vélo, cela fait plaisir de voir d'autres gens choisir des vacances à vélo, même avec des enfants, qui apprécient le voyage, la vie au grand air, la simplicité du confort, alors qu'ils auraient pu choisir la facilité de faire le plein de gazole, des embouteillages de l'autoroute, du camping hors de prix et des plages surpeuplées ...
Dans un village, de belles devantures d'autrefois remises au gout du jour.
A l'approche de Nevers, un autre pont canal, celui du Guétin, impressionnant de passer au-dessus de la Loire au bord d'une autre voie d'eau, c'est magique !
Fini la Loire-à-vélo, j'entre en Bourgogne.
Casse croûte à l'ombre d'un noyer en bordure du canal.
Plus fort
L'après-midi est chaude, je m'arrête dans un bar-restaurant en bord du canal, je retrouve là un cycliste qui était ce matin à Marseilles-les-Aubigny, nous discutons, lui cela fait 18 jours qu'il roule, sans repos, 2300 km, hier 145 km ... ah ... je descends une marche de mon piédestal, il y a plus fort que moi !
Courage, encore 32 km, et ceux-ci sont monotones, en bordure du canal, le bitume est de moins bonne qualité que celui de la Loire-à-vélo, il est rugueux, vent de face, le plaisir de rouler est en baisse. Le soleil tape dur, je remets une troisième couche de crème solaire.
Sur la piste, l'ambiance est sympathique, surtout sur la Loire-à-vélo, tout le monde se dit bonjour, parfois ce sont les pêcheurs qui me saluent, et même les marins d'eau douce depuis leurs bateaux que je double à vive allure (!), l'originalité de mon vélo doit y être pour quelque chose.
Le camping de Decize est presque plein, mais une seule place me suffit, j'ai le choix tout de même, et j'essaie comme à chaque fois de m'éloigner des sources de bruit, comme les camping-cars à portes coulissantes (!).
Belle province
Un petit tour au bar-épicerie de ce village qui arbore de curieuses décorations en laine ...
Le gérant est très sympathique et explique l'histoire de la laine, un challenge, relier deux villages avec des écharpes de laine sur 7 km et recueillir des fonds pour une association caritative !
Pari réussi, la laine décore maintenant en partie la place du village.
En surfant sur internet, je suis tombé sur la Via-Rhona, du Lac Léman à la Méditerranée ... je pourrai prendre le train jusqu’à Genève ... mais pourquoi partir de Genève ? autant partir de la maison ! Un projet de plus de 1100 km en poussant jusqu’à Narbonne, une traversée de la France en quelque sorte.
Après avoir bien étudié mon circuit, je l'ai découpé en 11 étapes, avec 2 jours de repos minimum.
J'ai bien l'intention d'utiliser au maximum les pistes cyclables, j'ai donc prévu de descendre par la "Loire à Vélo", ensuite les voies cyclables de Bourgogne, et à partir de Lyon la "Via-Rhôna".
J'ai découpé en 2 parties le récit:
1 : de Paris à Mâcon, étapes 1 à 5, ci dessous
2 : de Mâcon à Narbonne, étapes 6 à 11
Etape 1 : Bures sur Yvette à Sully sur Loire 130 km
Dimanche 20 AoûtStress
La nuit est difficile, j'avoue que je stresse un peu, n'ai-je pas surestimé mes capacités ? et de plus un mal de gorge depuis deux jours me fait douter. Sans compter que je suis contrarié par la panne de mon ordinateur quelques jours plus tôt, heureusement j'avais déjà téléchargé mes traces Gps sur le smartphone.
1 heure du matin, je m'imagine perdu dans un camping au fin fond de la campagne, 40 de fièvre avec une belle angine, je décide de remettre à plus tard mon départ .... 4 h du matin j'ai déjà oublié et je ressasse dans ma tête la préparation du départ .... 5h debout, 6h30 sur le vélo, je pars !
L'étape du jour est un peu longue, mais je préfère ainsi et atteindre au plus tôt les rives de la Loire.
J'ai un peu de dénivelé dans ce début d'étape mais ce n'est pas bien méchant.
Je connais la route, je l'ai déjà faite en partie pour mon Paris-Nantes, pas besoin de GPS.
Dans la Beauce, il y a de belles croix en fer forgé, je n'avais pas vu celle-ci la dernière fois.
J'aime bien rouler dans la Beauce, le paysage s'étire jusqu’à l'horizon, la route disparaît au loin, les châteaux d'eau sont miniatures, les routes sont tranquilles.
Il fait bon rouler, je me sens bien, la tension du départ est retombée, je ne doute pas une seconde que j'irai jusqu'au bout aussi facilement que ces premiers kilomètres.
Etampes, je cherche en vain un café, c'est dimanche, en plein mois d’Août ... tant pis, pas de café.
Un homme m'aborde, il a envie de parler et lance la conversation sur le tour 'Hinault, Merx, Poulidor ...", une autre époque, que j'ai connue moi aussi, mais cela me parait bien lointain !
Un groupe de motos Harley me doublent et me saluent comme si je faisais parti des leurs ... il est vrai que ma machine ressemble à une Harley, mais à pédales !
Apparemment, je suis bien sur la bonne route.
Après Pithiviers, reste 50 km ... de ligne droite ! Moi qui aime bien rouler, je suis servi.
Au snack du camping, pas de pizzas, ce soir c'est frites ... je tente la salade du chef, de la verdure 1er prix, une demi tomate, un œuf dur et des lambeaux de jambons douteux, après ça j'ai encore faim. J'ai compris, terminé les snacks de camping.
Etape 2 : De Sully-sur-Loire à Pouilly-sur-Loire 97 km
Lundi 21 Août
Au réveil
Alors que je prends mon petit déjeuner, un beau spectacle sur la Loire se déroule, une centaine de cormorans, suivi par autant de mouettes, se posent sur l'eau, s'envolent, recommencent encore dans un vacarme impressionnant.
Mon premier petit déjeuner au grand air, un thé, des viennoiseries et une part de gâteau aux figues maison.
Ce truc là
L'étape du jour commence par une belle piste cyclable sur les digues de la Loire avec de beaux paysages de part et d'autre.
A Gien je prends un café - jus d'orange, agrémenté d'un croissant aux abricots du genre "étouffe chrétien", de quoi me caler l'estomac pour quelques kilomètres ! Un passant m'aborde "ça ne doit pas être facile de faire de ce truc là ?".
La route est calme et rapide, parfois monotone.
Il passe de l'eau sur les ponts
Le soleil commence à taper et j'ai soif ... je m'arrête justement à un endroit où la Loire-à-vélo traverse la route. Après ma pause restauration+crème-solaire, je me dis pourquoi pas reprendre la piste officielle?, elle grimpe sur quelques mètres, et en haut, surprise, ... je suis sur le pont canal de Briare, une réalisation tout à fait extraordinaire, où le canal passe au-dessus de la Loire !
Plus loin la piste suit un canal, ambiance fraîche et ombragée, c'est très agréable. Quand je pense qu'en passant par la route j'aurai raté tout cela, j'ai un peu bâclé la préparation de cette étape ...
Un peu d'animation ...
Sensations
J'aime bien ces moments de solitude, de nature, voir les paysages défiler, c'est l'occasion de philosopher, de méditer ... mais aujourd'hui, je suis plutôt dans les sensations, les odeurs, les couleurs, le vent sur la peau, le ciel, les nuages, la piste qui défile sous le vélo ... aujourd'hui tout est beau, je profite, j'en ai plein les yeux.
Le canal latéral à la Loire du coté de Châtillon-sur-Loire,
De superbes villages en bords de Loire,
Du coup, ce matin j'ai un peu traîné, il faut que j'avance cet après midi.
Attention danger
C'est la deuxième centrale nucléaire en deux jours ... après la routes des vins, je vais créer la route des centrales, parce que je n'ai pas fini d'en voir avec prochainement la vallée du Rhône !
C'est la deuxième centrale nucléaire en deux jours ... après la routes des vins, je vais créer la route des centrales, parce que je n'ai pas fini d'en voir avec prochainement la vallée du Rhône !
Je ne traîne pas trop longtemps dans ce coin, je ne suis pas très rassuré, le jour ou une de ces centrales va nous péter à la figure, nous n'aurons que la fuite, sans retour, pour en réchapper.
La voie cyclable est magnifique, elle pourra paraître monotone à certain, mais cela est tellement agréable de rouler sur cette piste quasi parfaite, avec le soleil, et presque pas de vent ... je ne vois pas les kilomètres passer.
Les nomades
A la sortie d'un village, je passe devant un campement de gens du voyage, peut être gitans ou tziganes. Des branches d'osier trempent au fond du fossé, un vieil homme expose ses paniers pour les vendre, nous échangeons des sourires, et ma machine à réflexion repart ... quelle dure vie que la leur, toujours sur les routes, rejetés, poussés à repartir sans cesse, incompris, victime des préjugés, du racisme ordinaire. Ils aiment cette vie, mais ont-ils le choix ? Nulle part ils ne peuvent s'arrêter, il y a bien longtemps que nous nous sommes accaparé la terre, ce bien universel, nous l'avons privatisé. Autrefois ils pouvaient accéder aux eaux des fontaines ou des sources, laver leurs linges au ruisseau, aujourd'hui plus rien de tout cela, les eaux ne sont plus potables, les fontaines ont disparu et les rivières sont polluées. L'eau, est aussi un bien universel et nous l'avons aussi accaparé à notre seul profit, alors quoi de plus normal que les gens du voyage se branchent sur un réseau d'eau potable. On les accuse de tous les maux dont celui de salir les espaces qu'ils occupent, mais la société de consommation que nous avons créée, produit des quantités de déchets dont nous même nous avons du mal à nous débarrasser. Alors oui, ils sont peut être un peu différents de nous, une peau un peu plus mate, une vie plus libre, pas ou peu d'école, mais ils nous interpellent, nous les sédentaires, qui croyons que seul notre mode de vie serait le bon. Ils ont aussi le droit de vivre cette vie, celle des nomades, celles que nos ancêtres ont vécue pendant des milliers d'années.
La vélomobile
Lors d'une pause, je rencontre une vélomobile, nous discutons sur nos randonnées respectives, elle participe à un grand tour organisé par son club avec un rassemblement demain à St Satur. La vélomobile, c'est la voiture à pédale de notre enfance, mais en bien plus performante. Ces véhicules sont bien plus rapides que les vélos, sauf dans les côtes où elles sont désavantagées par leurs poids.
A la sortie d'un village, je passe devant un campement de gens du voyage, peut être gitans ou tziganes. Des branches d'osier trempent au fond du fossé, un vieil homme expose ses paniers pour les vendre, nous échangeons des sourires, et ma machine à réflexion repart ... quelle dure vie que la leur, toujours sur les routes, rejetés, poussés à repartir sans cesse, incompris, victime des préjugés, du racisme ordinaire. Ils aiment cette vie, mais ont-ils le choix ? Nulle part ils ne peuvent s'arrêter, il y a bien longtemps que nous nous sommes accaparé la terre, ce bien universel, nous l'avons privatisé. Autrefois ils pouvaient accéder aux eaux des fontaines ou des sources, laver leurs linges au ruisseau, aujourd'hui plus rien de tout cela, les eaux ne sont plus potables, les fontaines ont disparu et les rivières sont polluées. L'eau, est aussi un bien universel et nous l'avons aussi accaparé à notre seul profit, alors quoi de plus normal que les gens du voyage se branchent sur un réseau d'eau potable. On les accuse de tous les maux dont celui de salir les espaces qu'ils occupent, mais la société de consommation que nous avons créée, produit des quantités de déchets dont nous même nous avons du mal à nous débarrasser. Alors oui, ils sont peut être un peu différents de nous, une peau un peu plus mate, une vie plus libre, pas ou peu d'école, mais ils nous interpellent, nous les sédentaires, qui croyons que seul notre mode de vie serait le bon. Ils ont aussi le droit de vivre cette vie, celle des nomades, celles que nos ancêtres ont vécue pendant des milliers d'années.
La vélomobile
Lors d'une pause, je rencontre une vélomobile, nous discutons sur nos randonnées respectives, elle participe à un grand tour organisé par son club avec un rassemblement demain à St Satur. La vélomobile, c'est la voiture à pédale de notre enfance, mais en bien plus performante. Ces véhicules sont bien plus rapides que les vélos, sauf dans les côtes où elles sont désavantagées par leurs poids.
Et enfin le camping, il est très grand, presque vide, les sanitaires corrects, à part les miroirs qui sont faits pour des géants, c'est à peine si je vois mon front ...
Je me dépêche, je veux tout de même aller à la pharmacie pour me trouver quelque chose pour la gorge, mon problème progresse tous les jours un peu plus, et je m'inquiète. Pour une fois je rencontre un pharmacien compétent et sympathique, qui sait faire un diagnostic et proposer des vrais médicaments.
Au village, un homme à vélo m'aborde, tout sourire, avec un bel accent, "Mais c'est que ça avance votre vélo, j'ai pas réussi à vous rattraper !"
Ce soir pour le dîner, ce sera pâtes lyophilisées et mon dernier bout de gâteau aux figues.
La RU800S
Avec la nuit qui approche, un bruit de fond lointain se fait entendre. Normal le soir, le calme revient et les bruits se perçoivent plus facilement ... mais tout de même, ici en pleine nature, loin de tout, je pensais pouvoir entendre le silence ! On dirait une autoroute, et pourtant il n'y en a pas. Seulement une voie ferrée à quelques centaines de mètres où passe un train de temps en temps, et curieusement ils font tinter leurs klaxons à chaque fois au même endroit. Je m'endors ... mais à 1h du matin je suis réveillé par ce bruit de fond qui est devenu infernal, je ne comprends pas ... je me lève ... dehors une nuit étoilée magnifique et ce bruit incroyable, j'ai du mal à définir sa provenance, du coté de la voie ferrée, je vois parfois quelques lumières clignotantes, cela ressemble à un bruit d'un énorme chantier ... j'essaie de comprendre ... et me revient en mémoire un reportage à la télévision d'une machine de la Sncf de réfection des voies, qui en un passage fait tout, change les travées, le ballast, les rails ... une machine énorme, longue de 100 m et plus ... j'ai enfin une réponse à ce mystère ! Je peux me recoucher ... 2h du matin le bruit à baissé en intensité, 3h du matin le bruit s'éloigne, 4h il n'est plus que dans le lointain.
Une image du monstre glanée sur internet
Etape 3 : De Pouilly-sur-Loire à Decize 100 km
Mardi 22 Août
Bouge de là
La fin de nuit à été très fraîche, j'ai du mal à imaginer que la journée sera chaude. Après cette nuit mouvementée, j'ai mal à la tête, fatigué, le microbe qui me suit doit y être pour quelque chose, mais je n'ai pas le choix, une nouvelle étape m'attend, je suis dans l'action, je vais y arriver ! (méthode Coué)
A nouveau de superbes pistes le long de la Loire, long bavardage avec un cycliste du coin qui a quitté la région parisienne sans regret lors de sa retraite pour venir s'installer ici. Il connait bien Chapelle-des-Bois dans le Jura où il a pratiqué un peu de ski de fond, nous sommes sur la même ligne puisque que je connais bien également ce coin pour y être venu très souvent avec mon club de ski de fond !
Pause café à Marseilles-les-Aubigny, un port comme au bord de la mer, ma fille qui me suit sur greenalp (tracker) m'envoie un SMS "tu es déjà à Marseille !!?", eh oui je pédale plus vite que mon ombre !
Je fais mes courses du midi à la boulangerie d'à coté qui fait d'excellents produits.
J'arrive à Fourchambault, je suis des panneaux qui me font traverser le pont, en travaux, à pieds ... pour m'apercevoir de l'autre coté qu'il ne fallait pas traverser !
Une famille à vélo également, 10 jours qu'ils sont sur les routes avec un petit dans une remorque et un jeune ado sur son vélo, cela fait plaisir de voir d'autres gens choisir des vacances à vélo, même avec des enfants, qui apprécient le voyage, la vie au grand air, la simplicité du confort, alors qu'ils auraient pu choisir la facilité de faire le plein de gazole, des embouteillages de l'autoroute, du camping hors de prix et des plages surpeuplées ...
Dans un village, de belles devantures d'autrefois remises au gout du jour.
A l'approche de Nevers, un autre pont canal, celui du Guétin, impressionnant de passer au-dessus de la Loire au bord d'une autre voie d'eau, c'est magique !
Fini la Loire-à-vélo, j'entre en Bourgogne.
Casse croûte à l'ombre d'un noyer en bordure du canal.
L'après-midi est chaude, je m'arrête dans un bar-restaurant en bord du canal, je retrouve là un cycliste qui était ce matin à Marseilles-les-Aubigny, nous discutons, lui cela fait 18 jours qu'il roule, sans repos, 2300 km, hier 145 km ... ah ... je descends une marche de mon piédestal, il y a plus fort que moi !
Courage, encore 32 km, et ceux-ci sont monotones, en bordure du canal, le bitume est de moins bonne qualité que celui de la Loire-à-vélo, il est rugueux, vent de face, le plaisir de rouler est en baisse. Le soleil tape dur, je remets une troisième couche de crème solaire.
Sur la piste, l'ambiance est sympathique, surtout sur la Loire-à-vélo, tout le monde se dit bonjour, parfois ce sont les pêcheurs qui me saluent, et même les marins d'eau douce depuis leurs bateaux que je double à vive allure (!), l'originalité de mon vélo doit y être pour quelque chose.
Le camping de Decize est presque plein, mais une seule place me suffit, j'ai le choix tout de même, et j'essaie comme à chaque fois de m'éloigner des sources de bruit, comme les camping-cars à portes coulissantes (!).
Un couple de cycliste est juste à coté, voici 5 mois qu'ils sont sur les routes, Espagne, Sardaigne, Sicile, Italie et tour de France pour finir ... bon ... je redescends encore une marche de mon piédestal, je ne suis qu'un petit rouleur à coté !
Je n'ai rien à manger pour ce soir, je vais dans une brasserie juste à coté et je choisis filet de Dorade à la plancha ... un peu sec, et riz ... très sec.
La nuit mon mal de gorge revient de plus belle alors que je croyais cette histoire terminée, les médicaments anti-douleurs n'ont fait que masquer le problème.
Etape 4 : Decize à Paray-le-Monial 95 km
Mercredi 23 Août
Petite forme
J'ai une une petite forme ce matin, et rien pour déjeuner, une barre de céréale, un thé, ça me suffit je n'ai pas faim.
J'ai prévu de prendre la route pour m'avancer un peu, plate, droite, monotone, mais très tranquille. Le temps est gris, cela est reposant.
Enfin un village, Gannay-sur-Loire, et par bonheur un café qui fait aussi épicerie. La patronne vient discuter avec moi, elle a un accent, elle vient des Pays-Bas, elle a déjà travaillé dans plusieurs pays d'Europe, après 6 mois elle commence à connaître tous les gens du village, une belle image de l'Europe au cœur de la campagne française.
Quelque part à la sortie d'un village, un belle croix, je n'en ai pas vu beaucoup jusqu’à présent.
Sur le coup de midi, hypoglycémie ... je m'arrête sur un parking ... est-ce le microbe qui tente de m’abattre, ici, au milieu de nulle part ?
Triste province
J'ai le temps d'admirer l'environnement de ce parking, arbres chétifs, quelques herbes sèches en dessous, le reste n'est que bitume surchauffé par le soleil. Un transformateur jouxte le parking et une vieille affiche nous rappelle que les élections présidentielles se sont passées il y a quelques mois seulement, affichage sauvage comme partout en France, et pendant des mois voire des années, nous serons obligés de subir ces dégradations.
J'ai le temps d'admirer l'environnement de ce parking, arbres chétifs, quelques herbes sèches en dessous, le reste n'est que bitume surchauffé par le soleil. Un transformateur jouxte le parking et une vieille affiche nous rappelle que les élections présidentielles se sont passées il y a quelques mois seulement, affichage sauvage comme partout en France, et pendant des mois voire des années, nous serons obligés de subir ces dégradations.
J'essaie de reprendre des forces, 2 barres de céréales, et après un peu de repos, je repars doucement, le soleil arrive en force.
A Diou je reprends la piste en bordure de canal, quel plaisir de rouler dans un si bel environnement.
Chaud devant
Je casse la croûte à l'ombre, impossible ailleurs, aujourd'hui il fait vraiment chaud. Je m'assieds contre un arbre, l'ombre est petite ... mais inexorablement l'horloge cosmique tourne entraînant le soleil dans le ciel, et déplaçant l'ombre qui me protégeait, je dois à plusieurs reprises changer de place.
Je casse la croûte à l'ombre, impossible ailleurs, aujourd'hui il fait vraiment chaud. Je m'assieds contre un arbre, l'ombre est petite ... mais inexorablement l'horloge cosmique tourne entraînant le soleil dans le ciel, et déplaçant l'ombre qui me protégeait, je dois à plusieurs reprises changer de place.
Un petit tour au bar-épicerie de ce village qui arbore de curieuses décorations en laine ...
Le gérant est très sympathique et explique l'histoire de la laine, un challenge, relier deux villages avec des écharpes de laine sur 7 km et recueillir des fonds pour une association caritative !
Une habitante est là et nous bavardons, elle me parle de la piste cyclable, qui, au grand étonnement du village, a amené beaucoup de monde toute la saison et a fait travailler le café-épicerie. Nous parlons de Nature, Environnement, elle est scandalisée par la campagne ravagée par les cultivateurs, "ici on les appelle les yaquenous !".
A Digouin, à nouveau un superbe pont canal au-dessus de la Loire.
A Digouin, à nouveau un superbe pont canal au-dessus de la Loire.
Il est passé par ici, il repassera par là
J'arrive enfin à Paray-le-Monial, un petit panneau "camping 200 m", mais je sais que mon camping est de l'autre coté de la ville, un souvenir de recherche sur internet, je traverse la ville, mais après plusieurs kilomètres, je commence à douter, je vérifie ... eh oui c'était à l'entrée de la ville, il n'y a qu'un camping ici !
J'arrive enfin à Paray-le-Monial, un petit panneau "camping 200 m", mais je sais que mon camping est de l'autre coté de la ville, un souvenir de recherche sur internet, je traverse la ville, mais après plusieurs kilomètres, je commence à douter, je vérifie ... eh oui c'était à l'entrée de la ville, il n'y a qu'un camping ici !
Me voilà victime d'un de mes défauts, je crois que ... je suis persuadé que ... et je ne me remets pas en cause tellement je suis sûr, alors que l'évidence est sous mes yeux.
La ville est traversée par le canal et la piste cyclable qui le borde, j'aurais eu l'occasion de la faire dans les deux sens !
Voyageurs
Au camping, le couple de voyageurs est déjà là, alors qu'ils étaient partis après moi ce matin ... ils ont une organisation sans faille, ils ont eu le temps de se roder depuis 5 mois sur les routes ! Nous mangeons ensemble, ils ne leur reste que trois jours à vélo, c'est la fin de leur périple, je sens une peu de tristesse, ils auraient voulu marquer la fin du périple samedi prochain avec les amis et la famille ... mais emportés par le tourbillon de la rentrée, peu ont répondu à l'appel (à moins qu'ils ne veuillent leur faire une surprise ....).
Ce matin je reste au lit, je n'ai rien à faire, mon programme est repos ! Ca tombe bien parce qu'après 4 jours sur le vélo et 422 km, plus un microbe qui s'accroche depuis le départ, j'avoue que je suis bien fatigué.
La flèche du temps
J'ai le temps ... je suis libéré du temps qui court ... une illusion bien sûr.
Mais en rando vélo, on arrête le temps, du moins on se libère des contraintes habituelles du temps, on retrouve le rythme biologique du corps, on vit à l'heure solaire en se levant avec le jour et se couchant avec la nuit, on ne voit pas le temps passer, les jours ne passent pas, ils sont différents, ils sont interchangeables, on ne sait plus quel jour on est. On se sent libéré du temps, il faut juste arriver avant la fermeture du camping si l'on veut profiter d'un peu de confort (la douche !). Pas de radio, pas de télé, loin de la frénésie du monde.
On est libre ... quoique ... loin de chez soi, on perd ses protections comme le toit, l'accès à l'eau, le frigo, l'armoire à pharmacie, l'aide des siens ... en vélo on est démuni, la météo est un souci et la tente une bien maigre protection, il faut sans cesse rechercher l'eau et la nourriture, on ne peut pas faire de réserve. Et puis, si l'on a un programme de voyage, il faut le respecter au mieux si l'on veut le réussir. C'est mon cas, je me dois de tenir mon planning, sinon je serai le premier déçu si je n'allais pas jusqu'au bout ! Du coup je suis dans un rythme soutenu, le temps est précieux comme dans la vie "réelle", du matin au soir, je me mets un peu de pression ! Je me suis libéré d'un quotidien pour en retrouver un autre, avec tout de même une différence, le premier est subi, le second est désiré.
Mais aujourd'hui je me relaxe, c'est dans mon programme (!), j'ai tout mon temps !
En touriste
L'après midi je profite d'une visite guidée de la basilique et de la vieille ville.
Basilique romane récemment restaurée, avec une touche de modernité.
Un gamin dans la rue me voit passer, 4 ans peut être, "Oh un vélo couché !", enfin un connaisseur !
Fin de journée à la piscine du camping, eau très fraîche, cela fait du bien, aujourd'hui aussi il a fait chaud.
Au lever du jour
Aujourd'hui, l'étape est longue avec un peu de dénivelé, et j'aimerais pouvoir faire une pause prolongée en chemin, alors debout à 5h30, il fait nuit. Je me sens bien, mon microbe à enfin lâché prise, je l'ai vaincu. Mon téléphone affiche 65% de charge, bizarre, je le remets en charge. 7h15 je suis sur la route.
Je me trompe à la sortie de la ville et me voilà sur la N7 ! J'avais oublié ce que c'était un 38 tonnes lancé à 90 km/h ... ça décoiffe et ça réveille. Je prends une petite route qui va me ramener sur mon itinéraire, à une intersection j'hésite ... j'ai une chance sur 2 de me tromper ... et me voilà dans la cour d'une ferme accueilli par deux gros chiens genre St Bernard qui aboient tant et plus, les crocs à quelques centimètres de mes mollets ... le patron n'est pas loin, heureusement ils sont obéissants et me laissent repartir.
Le Charollais
Finie la platitude des bords du canal, ici cela monte ou cela descend, le plat n'existe pas, et c'est bien connu, en vélo il y a bien plus de montées que de descentes. La météo est orageuse, quelques gouttes par moment. Je traverse un pays d'élevage bien connu, le Charolais, dont la ville principale est Charolles.
Les paysages sont beaux, vallonnés, boisés, des prairies et des haies. Je prends goût à cette balade malgré quelques côtes un peu raides.
Un beau bestiau,
Les paysages du Charolais,
Ici un superbe bâtiment de ferme,
A St Bonnet-de-Joux, seul village avec des commerçants sur ma route de ce matin, je prends mon café-jus d'orange-barre de céréales à la terrasse. C'est jour de marché, il y a un peu d'animation. Trois petits vieux sont attablés devant leur verre de vin blanc et discutent fort, ils ont un accent de pays très prononcé, je ne comprends rien à leur conversation.
C'est dangeureux
Je repars requinqué. Un peu plus loin sur la route qui grimpe un peu, arrive en face une voiture, qui ralentit jusqu’à s'arrêter à mon niveau ... la conductrice veut me dire quelque chose ... une admiratrice certainement ... "Mais c'est très dangereux !!" ... je réponds sans trop savoir quoi dire "Mais pas du tout !" et elle me rétorque "Vous êtes au ras des voitures !" , mais comme j'avance, je suis déjà trop loin pour répondre.
J'avoue avoir été interloqué par une telle remarque, dangereux, mais pour qui, pour moi ou pour les voitures ? ".
Vous êtes au ras des voitures", nous aurions été en ville au milieu d'un embouteillage, j'aurais accepté la remarque, mais ici au milieu de nulle part ?
Pour moi, ici ce qui est dangereux, c'est plutôt le gars qui rentre chez lui en voiture après un petit calva à jeun au bar du coin.
Comment au fin fond de la campagne Charolaise on en est venu à considérer que le vélo couché était dangereux, jusqu’à s'arrêter au milieu de la route pour le faire savoir aux intéressés ?
Ce qui me gêne c'est que cette remarque n'était pas spontanée, elle était déjà préparée, la personne était déjà conditionnée. Je suppose qu'un low-racer à dû passer ici il y a quelques temps et cela a dû défrayer la chronique locale.
Mais je sens bien dans cette remarque l'idée de la sacro-sainte voiture que rien ne doit gêner sur la route. Le vélo y est toléré, et le vélo-couché une bizarrerie qui dérange.
Chrétienté
Petit arrêt à St André-le-Désert pour voir l'église Romane. Je suis dans un pays qui regorge de ces petites églises Romane, 1000 ans qu'elles sont là, un beau patrimoine qui nous rappelle nos origines.
La descente vers la vallée de la Saône est rapide, dommage que la route ne soit pas en très bon état, je dois freiner, et en bas je retrouve la voie verte de Châlon à Cluny, la piste est encore bien fréquentée en cette fin Août.
Je m'arrête à Taizé, connu pour ses rassemblements de jeunes chrétiens du monde entier autour d'une communauté de moines.
A Taizé c'est l'église du 21 ième siècle, il n'y à rien à visiter, peut-être dans 1000 ans. A Taizé, on prie, on chante, on vit sa foi avec bonheur.
Le tunnel
Et enfin le tunnel du Bois-Clair, je ressens la fraîcheur à 100 m de l'entrée.
Qu'il fait bon ! à peine 14 ° alors qu'il fait plus de 30° dehors, l'eau dégouline de partout sur les parois, j'ai l'impression de faire de la spéléologie en vélo.
Fin de journée
Descente sur Macôn toujours sur la voie cyclable, pas aussi belle que précédemment, elle est encombrée comme souvent de stops et de chicanes inutiles, mais au moins elle permet de rouler à l'écart des voitures.
Je longe l'autoroute ... panneau "PARIS 395 km" je prends conscience du chemin parcouru !
Avec les quelques % de charge de mon Gps récupérés grâce au soleil, je peux traverser la ville et trouver le chemin du camping sans encombre.
Après une douche bien chaude par 33° à l'ombre et jet type karcher, je vais au restaurant-snack de la base nautique. Ce soir, il y a animation musicale, on fête la fin des vacances, au menu moules-frites ... pour tout le monde. Eh bien, puisque je n'ai pas le choix, je choisis moules-frites ... sur la terrasse, vue sur le lac, c'est très agréable, en fin de soirée un bluesman nous fera de la bonne musique "♬c'est la musique que j'aime, elle vient de là, elle vient du blues ♬ ".
Le suite des aventures de Jack Le Cycliste sur " De Paris à Narbonne deuxième partie"
La ville est traversée par le canal et la piste cyclable qui le borde, j'aurais eu l'occasion de la faire dans les deux sens !
Au camping, le couple de voyageurs est déjà là, alors qu'ils étaient partis après moi ce matin ... ils ont une organisation sans faille, ils ont eu le temps de se roder depuis 5 mois sur les routes ! Nous mangeons ensemble, ils ne leur reste que trois jours à vélo, c'est la fin de leur périple, je sens une peu de tristesse, ils auraient voulu marquer la fin du périple samedi prochain avec les amis et la famille ... mais emportés par le tourbillon de la rentrée, peu ont répondu à l'appel (à moins qu'ils ne veuillent leur faire une surprise ....).
Jour de repos à Paray-le-Monial
Jeudi 24 AoûtCe matin je reste au lit, je n'ai rien à faire, mon programme est repos ! Ca tombe bien parce qu'après 4 jours sur le vélo et 422 km, plus un microbe qui s'accroche depuis le départ, j'avoue que je suis bien fatigué.
La flèche du temps
J'ai le temps ... je suis libéré du temps qui court ... une illusion bien sûr.
Mais en rando vélo, on arrête le temps, du moins on se libère des contraintes habituelles du temps, on retrouve le rythme biologique du corps, on vit à l'heure solaire en se levant avec le jour et se couchant avec la nuit, on ne voit pas le temps passer, les jours ne passent pas, ils sont différents, ils sont interchangeables, on ne sait plus quel jour on est. On se sent libéré du temps, il faut juste arriver avant la fermeture du camping si l'on veut profiter d'un peu de confort (la douche !). Pas de radio, pas de télé, loin de la frénésie du monde.
On est libre ... quoique ... loin de chez soi, on perd ses protections comme le toit, l'accès à l'eau, le frigo, l'armoire à pharmacie, l'aide des siens ... en vélo on est démuni, la météo est un souci et la tente une bien maigre protection, il faut sans cesse rechercher l'eau et la nourriture, on ne peut pas faire de réserve. Et puis, si l'on a un programme de voyage, il faut le respecter au mieux si l'on veut le réussir. C'est mon cas, je me dois de tenir mon planning, sinon je serai le premier déçu si je n'allais pas jusqu'au bout ! Du coup je suis dans un rythme soutenu, le temps est précieux comme dans la vie "réelle", du matin au soir, je me mets un peu de pression ! Je me suis libéré d'un quotidien pour en retrouver un autre, avec tout de même une différence, le premier est subi, le second est désiré.
Mais aujourd'hui je me relaxe, c'est dans mon programme (!), j'ai tout mon temps !
En touriste
L'après midi je profite d'une visite guidée de la basilique et de la vieille ville.
Basilique romane récemment restaurée, avec une touche de modernité.
Fin de journée à la piscine du camping, eau très fraîche, cela fait du bien, aujourd'hui aussi il a fait chaud.
Etape 5 : De Paray-le-Monial à Mâcon 105 km
Vendredi 25 AoûtAu lever du jour
Aujourd'hui, l'étape est longue avec un peu de dénivelé, et j'aimerais pouvoir faire une pause prolongée en chemin, alors debout à 5h30, il fait nuit. Je me sens bien, mon microbe à enfin lâché prise, je l'ai vaincu. Mon téléphone affiche 65% de charge, bizarre, je le remets en charge. 7h15 je suis sur la route.
Je me trompe à la sortie de la ville et me voilà sur la N7 ! J'avais oublié ce que c'était un 38 tonnes lancé à 90 km/h ... ça décoiffe et ça réveille. Je prends une petite route qui va me ramener sur mon itinéraire, à une intersection j'hésite ... j'ai une chance sur 2 de me tromper ... et me voilà dans la cour d'une ferme accueilli par deux gros chiens genre St Bernard qui aboient tant et plus, les crocs à quelques centimètres de mes mollets ... le patron n'est pas loin, heureusement ils sont obéissants et me laissent repartir.
Le Charollais
Finie la platitude des bords du canal, ici cela monte ou cela descend, le plat n'existe pas, et c'est bien connu, en vélo il y a bien plus de montées que de descentes. La météo est orageuse, quelques gouttes par moment. Je traverse un pays d'élevage bien connu, le Charolais, dont la ville principale est Charolles.
Les paysages sont beaux, vallonnés, boisés, des prairies et des haies. Je prends goût à cette balade malgré quelques côtes un peu raides.
Un beau bestiau,
Les paysages du Charolais,
Ici un superbe bâtiment de ferme,
A St Bonnet-de-Joux, seul village avec des commerçants sur ma route de ce matin, je prends mon café-jus d'orange-barre de céréales à la terrasse. C'est jour de marché, il y a un peu d'animation. Trois petits vieux sont attablés devant leur verre de vin blanc et discutent fort, ils ont un accent de pays très prononcé, je ne comprends rien à leur conversation.
C'est dangeureux
Je repars requinqué. Un peu plus loin sur la route qui grimpe un peu, arrive en face une voiture, qui ralentit jusqu’à s'arrêter à mon niveau ... la conductrice veut me dire quelque chose ... une admiratrice certainement ... "Mais c'est très dangereux !!" ... je réponds sans trop savoir quoi dire "Mais pas du tout !" et elle me rétorque "Vous êtes au ras des voitures !" , mais comme j'avance, je suis déjà trop loin pour répondre.
J'avoue avoir été interloqué par une telle remarque, dangereux, mais pour qui, pour moi ou pour les voitures ? ".
Vous êtes au ras des voitures", nous aurions été en ville au milieu d'un embouteillage, j'aurais accepté la remarque, mais ici au milieu de nulle part ?
Pour moi, ici ce qui est dangereux, c'est plutôt le gars qui rentre chez lui en voiture après un petit calva à jeun au bar du coin.
Comment au fin fond de la campagne Charolaise on en est venu à considérer que le vélo couché était dangereux, jusqu’à s'arrêter au milieu de la route pour le faire savoir aux intéressés ?
Ce qui me gêne c'est que cette remarque n'était pas spontanée, elle était déjà préparée, la personne était déjà conditionnée. Je suppose qu'un low-racer à dû passer ici il y a quelques temps et cela a dû défrayer la chronique locale.
Mais je sens bien dans cette remarque l'idée de la sacro-sainte voiture que rien ne doit gêner sur la route. Le vélo y est toléré, et le vélo-couché une bizarrerie qui dérange.
Chrétienté
Petit arrêt à St André-le-Désert pour voir l'église Romane. Je suis dans un pays qui regorge de ces petites églises Romane, 1000 ans qu'elles sont là, un beau patrimoine qui nous rappelle nos origines.
La descente vers la vallée de la Saône est rapide, dommage que la route ne soit pas en très bon état, je dois freiner, et en bas je retrouve la voie verte de Châlon à Cluny, la piste est encore bien fréquentée en cette fin Août.
Je m'arrête à Taizé, connu pour ses rassemblements de jeunes chrétiens du monde entier autour d'une communauté de moines.
A Taizé c'est l'église du 21 ième siècle, il n'y à rien à visiter, peut-être dans 1000 ans. A Taizé, on prie, on chante, on vit sa foi avec bonheur.
Le tunnel
Après ce bain de jouvence et une bonne collation, je repars en pleine chaleur sur la voie verte direction Cluny. Un peu d'ombre de temps en temps, la piste monte tout doucement, c'est très agréable.
Mais après Cluny les choses se dégradent peu à peu ... la voie cyclable n'est plus l'ancienne voie ferrée, elle suit les petites routes qui montent et qui descendent, et pas qu'un peu. Elle est bien fléchée et sécurisée, mais ce sont des raidillons à plus de 15% qui se succèdent, parfois impossibles à grimper avec un vélo chargé, et même à pied dur dur ... La ligne du Tgv passe à proximité, plus une route à grande circulation, ils ont pris toute la place, il ne reste plus grand chose pour les chemins locaux et la voie cyclable.
Mon smartphone manifeste une fin de batterie prématurée, c'est gênant, je n'aurais plus rien pour me guider du coté de Macôn, je ne sais même pas comment s'appelle mon camping, encore moins son adresse, j'ai tout sur mon téléphone ! Je tente un rechargement avec mes panneaux solaires en roulant, mais il y a trop d'ombre sur le circuit, je dois m'arrêter au soleil et faire un reset de mon appareil, manifestement il y a quelque chose qui cloche.Et enfin le tunnel du Bois-Clair, je ressens la fraîcheur à 100 m de l'entrée.
Qu'il fait bon ! à peine 14 ° alors qu'il fait plus de 30° dehors, l'eau dégouline de partout sur les parois, j'ai l'impression de faire de la spéléologie en vélo.
Fin de journée
Descente sur Macôn toujours sur la voie cyclable, pas aussi belle que précédemment, elle est encombrée comme souvent de stops et de chicanes inutiles, mais au moins elle permet de rouler à l'écart des voitures.
Je longe l'autoroute ... panneau "PARIS 395 km" je prends conscience du chemin parcouru !
Avec les quelques % de charge de mon Gps récupérés grâce au soleil, je peux traverser la ville et trouver le chemin du camping sans encombre.
Après une douche bien chaude par 33° à l'ombre et jet type karcher, je vais au restaurant-snack de la base nautique. Ce soir, il y a animation musicale, on fête la fin des vacances, au menu moules-frites ... pour tout le monde. Eh bien, puisque je n'ai pas le choix, je choisis moules-frites ... sur la terrasse, vue sur le lac, c'est très agréable, en fin de soirée un bluesman nous fera de la bonne musique "♬c'est la musique que j'aime, elle vient de là, elle vient du blues ♬ ".
Le suite des aventures de Jack Le Cycliste sur " De Paris à Narbonne deuxième partie"
Bonjour
RépondreSupprimerJe suis très intéressé par ce périple. Je vais chercher mon vélo randonneuse en Juin à Paris.
Je réside Narbonne, peut être pourriez vous me fournir vos traces GPS?
Bien sur si cela ne vous gène pas!
Je prépare de mon coté, un circuit en Asie sur 3 mois. je trouve votre blog trés bien fait!.
Merci pour vos voyages qui nous font rêver.
Pascal
Je croyais vous avoir répondu, mais un problème de connexion a perdu mon message ...
SupprimerJe n'ai pas retrouvé mes traces gps, mais le circuit est relativement simple et utilise en grande partie les véloroutes. Pour sortir de Paris, il faut suivre l'Eurovélo3 jusqu'à Briare en bord de Loire. Ensuite il suffit de suivre La-Loire-à-Vélo/Eurovélo6 jusqu'à Paray-le-Monial, passer dans la vallée de la Saônne, rejoindre Lyon, suivre la ViaRhona jusqu'à Arles, et l'Eurovélo 8 jusqu'à Narbonne.
C'est un circuit plat(quelques côtes dans le Charolais), facile, sécurisé sur les voies vertes, très bien pour une mise en jambes pour des voyages plus lointains !!
De mon coté je "rêve" aussi en préparant les projets de l'été prochain ... ce sera probablement le nord des Pays-Bas, pas très lointain mais déjà très dépaysant.
Jacques